Les espèces invasives, encore appelées espèces exotiques envahissantes, sont des espèces non indigènes, végétales ou animales, dont l’introduction ou la propagation constitue une menace pour la biodiversité et les services écosystémiques. Elles peuvent avoir des effets négatifs sur la santé humaine ou sur l’économie.
Des plantes évoluant en dehors de leur aire géographique naturelle deviennent envahissantes lorsqu’elles prolifèrent au détriment des espèces indigènes. Elles sont alors qualifiées d’invasives. Ces espèces ne sont pas à confondre avec celles qui prolifèrent naturellement dans les jardins. Par exemple, l’ortie, la ronce, le liseron, sont des espèces indigènes qui, bien qu’adoptant un caractère envahissant localement, sont naturellement contrôlées par des maladies ou des prédateurs.
A l’échelle communale, 3 espèces de plantes invasives se distinguent par leur abondance et leurs effets néfastes sur la faune et la flore locales: la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), la Balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) et les renouées asiatiques (Fallopia spp.).
Dans ce contexte, nous vous rappelons qu’un règlement communal a été adopté afin d’endiguer le développement de certaines plantes invasives, notamment, par l’obligation pour le “responsable” (propriétaire, locataire, occupant, personne de droit public ou de droit privé) d’un terrain où sont présents ces végétaux, d’éliminer la berce du Caucase et la balsamine de l’Himalaya, mais aussi, de limiter la dispersion des renouées asiatiques suivant les conseils de gestion préconisés. Dans la mesure où le “responsable” ne peut agir lui-même, le Service communal de l’Environnement reste à votre disposition pour déterminer les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre les plantes concernées.
Focus sur quelques espèces invasives:
Balsamine de l’Himalaya
C’est une plante annuelle, de hauteur comprise entre 1 et 2,50 mètres. Elle se reproduit par graines (jusqu’à 800 graines par individu) et peut former des populations très denses (jusqu’à 300 individus par m2). Elle a un impact relativement important sur les insectes pollinisateurs.
Comment s’en débarrasser?
- Gérer la plante en fleurs avant la formation des graines (fin juin – début juillet). En tirant dessus, l’ensemble de la plante se déracine facilement, mais il faut veiller à en sortir de terre l’intégralité, sinon elle reprendra de plus belle.
- Rassembler les plantes arrachées en un tas en milieu ouvert et en dehors des zones inondables.
- Réaliser une 2e gestion 3 semaines plus tard.
- Répéter la gestion pendant plusieurs années successives pour épuiser la banque de graines éventuelle.
Chaque été, en partenariat avec le Contrat de Rivière Vesdre et les bénévoles du PCDN, la commune entreprend la gestion de cette plante en bordure de ses cours d’eau. Les résultats sont très encourageants puisque l’on constate que dans les zones gérées trois ans de suite, la diminution du nombre de repousses est significatif.
La Berce du Caucase
C’est une plante bisannuelle ou pluriannuelle, de hauteur comprise entre 1,5 et 3 mètres fleurissants de juin à juillet et se reproduit par graines (un plant produisant 670 graines en moyenne). Elle est préjudiciable pour la santé par la production d’une substance toxique photosensible: au contact du soleil, elle agit sur la peau comme un acide et provoque de graves brûlures pouvant être très conséquentes (jusque 3e degré). La peau affectée peut rester sensible aux rayons du soleil pendant des années
Comment s’en débarrasser?
Surtout, n’intervenez pas vous-même! Vous risqueriez de vous bruler!
Lorsque vous observez une de ces plantes, nous vous invitons à la signaler aux services communaux via l’application Betterstreet ou à contacter le service environnement via l’adresse mail: environnement@chaudfontaine.be
Chaque année, avec l’aide des Contrats de Rivière Vesdre et Ourthe la commune de Chaudfontaine gère ces plantes avant que leurs graine ne se dispersent. Les populations présentes sur le territoire sont répertoriées et surveillées de près. Là aussi, les gestions répétées montrent de bons résultats.
La chenille processionnaire
En 2018, les premiers foyers de chenilles processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea) ont été détectés dans les régions d’Arlon et d’Eupen. De nouveaux cas ont récemment été détectés de manière localisée dans les régions de Rochefort, Arlon et Virton, ainsi que dans la région de Dalhem (Visé).
Les cas restent localisés en parcs et jardins ou dans des zones ouvertes telles que des campings. Les cas en forêt restent rares. Les risques de confusion avec d’autres chenilles également fréquents.
Danger pour la santé humaine
Particulièrement urticante, la processionnaire peut être à l’origine de problèmes de santé graves tels que des allergies, des problèmes d’asthmes ou des chocs anaphylactiques. Il est donc important d’agir afin de limiter autant que possible l’impact et l’expansion de l’insecte.
Identifier la chenille en 3 questions
- Les chenilles sont-elles présentes et s’alimentent-t-elles sur le chêne?
La processionnaire est spécifique au chêne. Si la chenille est présente sur une autre essence, haie, abri de jardin… il s’agit probablement d’une autre espèce de chenille. - Les chenilles sont-elles groupées ou en procession?
Les chenilles processionnaires vivent et se déplacent en groupe de nombreux individus (plusieurs dizaines voire centaines). - Observez-vous un nid soyeux sur l’arbre?
Les chenilles s’abritent dans un nid accroché au tronc ou aux branches charpentières.
Si au moins deux de ces caractéristiques sont rencontrées, il est probable que vous soyez confrontés à la chenille processionnaire du chêne.
Que faire si vous constatez la présence de ces chenilles?
Surtout n’essayez en aucun cas de l’éliminer vous-même!
Lorsque vous observez ces chenilles, nous vous invitons à le signaler aux services communaux via l’application Betterstreet ou à contacter le service environnement via environnement@chaudfontaine.be
La bernache du Canada
Ce bel oiseau, que l’on aperçoit le plus souvent sur des étendues d’eau, dans des prairies ou encore dans des parcs, est en réalité une espèce invasive, c’est-à-dire exotique envahissante. En effet, la bernache du Canada a été introduite en Europe durant le XXe siècle pour la chasse et sa beauté. Mais depuis, elle occupe tout le territoire wallon. Et lorsque ses populations deviennent trop importantes, elles menacent l’équilibre des écosystèmes et ont des conséquences néfastes sur les activités humaines. En effet, elle prend la place de certaines espèces indigènes comme le canard colvert, elle adopte un comportement agressif envers l’homme et d’autres espèces (canards, foulques, poules d’eau, …) pour la nourriture et les sites de nidification, elle est la cause de déjections abondantes dans les parcs, elle détruit la végétation des berges et détruit les prairies, elle introduit des parasites dans les eaux de baignades, apporte un risque de transmission potentielle de maladies à l’homme,…
Le nourrissage des oies et canards peut être un désastre pour l’environnement et pour la biodiversité: “nourrir fait mourir”.
Rares sont les personnes qui n’apprécient pas partager un moment en famille au bord de l’eau et s’arrêter pour offrir quelques bouts de pain aux oies et aux canards. Mais pourquoi cette activité qui parait anodine, voire utile, est-elle déconseillée?
En réalité, le pain n’est pas du tout adapté au régime alimentaire des oies et canards et ne leur apporte pas les éléments nutritifs dont ils ont besoin. Au contraire, il est dangereux pour leur santé: il cause des gonflements d’estomac, des carences alimentaires, parfois même des maladies (botulisme, syndrome de “l’aile d’ange” qui empêche les oiseaux de voler, …), ce qui peut entrainer la mort de l’animal. Lorsqu’on les nourrit, les oiseaux sauvages développent également une forme de dépendance vis-à-vis de l’homme. De plus, le pain favorise la prolifération d’algues et de bactéries et la présence de rats et de pigeons ce qui présente un risque sanitaire certain.
La pyrale du buis
Ce papillon de nuit (Cydalina perspectalis), originaire d’Asie Orientale, prolifère en Europe depuis plus quelques années.Les femelles pondent plusieurs centaines d’œufs par ponte, exclusivement sur les buis, donc les chenilles se nourrissent.La chenille sécrète des fils de soie lui servent de protection et de support de déplacement entre les branches. Les feuilles de buis rongées par ces insectes se dessèchent et donnent cet aspect brun à la plante. Les chenilles ne tuent pas les buis mais les affaiblissent fortement, les rendant plus sensibles aux maladies et champignons. Cependant, même défoliés, les buis peuvent parfois repartir l’année suivante.Le cycle d’œufs à œufs ne dure que deux mois. Plusieurs générations se succèdent donc durant la belle saison, et seule une période de vrai temps froid stoppe leur activité (entre novembre et mars, en théorie).
Comment réagir?
L’important est de traiter de manière préventive, pour éviter toute utilisation de pesticides sur les chenilles. En effet, ceux-ci ont des effets désastreux sur les pollinisateurs, les insectes auxiliaires et les oiseaux!
- Au stade cocon (jusqu’à la fin de l’hiver): aucun traitement possible, seul l’enlèvement manuel est efficace.
- Au stade papillon adulte (dès le printemps): pièges à phéromones pour capturer les papillons mâles et les empêcher de féconder les femelles. Attention à la durée de vie du produit acheté.
- Au stade chenille: poudrage avec de la poudre de lave (barrière physique) + enlèvement manuel.
Vous pensez qu’il est trop tard?
Soyez patients! Les buis sont extrêmement résistants et même totalement défoliés, ils peuvent reprendre à la belle saison. Si en grattant un peu l’écorce, vous trouvez du vert, c’est que vos plants ne sont pas morts.
Il est conseillé de laver les buis déjà très attaqués avec un jet d’eau puissant, de les nourrir avec du compost et de les retailler afin de les aider à repartir.
Attention, si vos plants sont desséchés, mais ne présentent ni fils de soie ni chenilles, il peut s’agir d’une attaque d’un champignon, le traitement sera alors différent.
Si vos plants sont morts, et que vous souhaitez les remplacer par une plante similaire, voici quelques essences alternatives: le fusain (Euonymus) dont il existe de nombreuses variétés, le chèvrefeuille à feuilles de buis (Lonicera nitida) ou encore une variété non piquante de houx (Ilex crenata).
Le raton laveur peut-il être considéré comme invasif?
Pour être reconnue comme telle, une espèce (animale ou végétale) doit réunir plusieurs critères : elle doit être étrangère à la région, y avoir été introduite volontairement ou par accident, se répandre rapidement et contribuer à un déséquilibre de l’environnement local. Le raton laveur est bien une espèce exotique qui s’est répandue en Europe, et…
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