Pour être reconnue comme telle, une espèce (animale ou végétale) doit réunir plusieurs critères : elle doit être étrangère à la région, y avoir été introduite volontairement ou par accident, se répandre rapidement et contribuer à un déséquilibre de l’environnement local.
Le raton laveur est bien une espèce exotique qui s’est répandue en Europe, et notamment en Belgique. De plus, ses ennemis naturels se font rares chez nous; il ne compte ici que le renard roux, le chien et, dans une moindre mesure, le loup, dont la présence est encore trop faible dans notre pays pour réguler sa population.
Son régime alimentaire très varié peut aussi menacer nos écosystèmes. Il se nourrit de proies similaires à celles des putois et des martres, représentant donc un compétiteur sur le marché alimentaire de ces deux mustélidés endémiques. Son goût prononcé pour les batraciens, les mollusques et même pour certains petits oiseaux nichant au sol en fait un redoutable prédateur. En effet, il peut mettre à mal la survie de la mulette perlière, une petite moule d’eau douce qui vit dans nos rivières et qui fait l’objet de divers projets de conservation partout en Europe. En outre, ce mammifère de la famille des procyonidés est porteur de parasites et de maladies pouvant être transmis à l’homme ou aux autres animaux, comme la maladie de Carré, la rage ou encore l’ascaris du raton laveur (Baylisascaris procyonis), un petit ver intestinal responsable d’encéphalites.
Premiers cas de baylisascariose chez les ratons laveurs en Belgique
Pour la première fois en Belgique, des vers intestinaux de Baylisascaris procyonis ont été retrouvés chez 6 ratons laveurs. Il s’agit d’un parasite pouvant entraîner une infection rare chez l’être humain, la baylisascariose (29.07.24).
Mesures de précaution
La contamination chez l’être humain est assez rare, mais il convient de s’en protéger au vu de l’importance des lésions qu’elle peut engendrer (encéphalite (parfois mortelle), troubles oculaires, fonction des organes atteints) et de la prolifération de l’animal sur notre territoire. On estime à 75.000 le nombre d’individus en Wallonie.
En conséquence, même si la baylisascariose est une zoonose rare dont l’émergence est donc toute récente sur notre territoire et même si les cas d’infection chez l’être humain rares, elle nous rappelle l’importance de respecter les mesures de prévention suivantes (en vigueur depuis l’arrivée de l’animal en Wallonie):
- Ne pas toucher ou s’approcher d’un raton laveur, qu’il soit vivant ou malade
- Éviter absolument de toucher ou de ramasser un raton laveur mort sans gants jetables étanches et masque de protection
- Ne pas nourrir un raton laveur, même s’il a l’air inoffensif
- Fermer les bacs à sable quand ils ne sont pas utilisés
- Surveiller les enfants pour éviter la consommation de terre (ils ont tendance à mettre les mains en bouche)
- Bien se laver les mains après les activités de jardinage
- Tenir les chiens en laisse dans les milieux forestiers, les vermifuger régulièrement et ramasser leurs excréments, conformément à la loi
- Veiller à ce que votre chien domestique ne touche pas de raton laveur vivant ou mort
- Cueillir les baies sauvages à plus de 50 cm du sol, laver systématiquement les fruits et les légumes, cuire les aliments provenant de champs, de forêts ou de jardins potentiellement accessibles aux ratons laveurs ou aux renards.
Pour plus d’informations, veuillez consulter les pages web dédiées à la baylisascariose sur le portail environnement-santé.