L’installation artistique met en valeur l’eau et son absence. Cette richesse naturelle est fragile. Par ses sculptures de céramique, de bois et de plâtre, l’artiste donne à voir des formes et des matières qui évoquent les mondes qui nous lient à l’eau : son besoin vital, son utilisation, son stockage. Alors, les formes sont laissées là, à la libre interprétation du spectateur, jouant avec le rapport d’échelle. Il s’agit peut-être de contenants domestiques, de mobiliers, d’architectures partielles ou de maquettes. Il s’agit surtout de constructions à la fois précises et empreintes d’aléas qui ont en commun cette eau indispensable, qui nous constitue et qui nous lie.
L’idée est d’évoquer le réservoir, l’architecture et la naissance de la vie mais aussi le rituel de nos repas en communs, le ruissellement de l’eau et le glissement du temps. Rien n’est donné sur unseul niveau de lecture. L’absence crie sa présence. Ou l’inverse.
Ici, ailleurs – Additions, suspensions.
Dans le cadre du Festival des 5 saisons dans le Pavillon Fourmarier.
Focus
Olivier Noël est diplômé du CyDRe, de l’ESADSE (Ecole supérieure d’art et de Design de Saint- Etienne) et de l’ENSAD (Ecole Nationale Supérieure d’Art et de Design) de Nancy. Il vit et travaille en Argonne et ponctuellement en Normandie.
Des formes utiles libérées de leurs usages. Explorant les frontières entre l’art, l’architecture, l’artisanat et le design, l’artiste révèle sa curiosité des savoir-faire par le geste et la matière. Il structure sa pratique autour des matières de territoires, en échafaudant un processus créatif emprunté au design, pour mieux s’en affranchir.
Dans cette temporalité de projet et de production, l’artiste intègre l’aléa (orchestré et inattendu) pour libérer chaque pièce de sa fonction d’usage, opérant un glissement infini des possibles.
Ses formes utiles sont conçues sans limite typologique, à l’échelle du corps, de l’intime au bâti. Il élabore tantôt des contenants, des sièges, des appendices ou des structures, de ces formes utiles que l’on peut reconnaître mais dont l’usage est tour à tour potentiel, empêché, impossible, précaire, fragile. Chacune participe à un alphabet ou un vocabulaire qui ne sera mis en prose que dans l’espace dans lequel l’installation sera créée. Le temps de la création, le temps de la contemplation.
Par la céramique, Olivier Noël structure son travail sur le temps : le temps de l’atelier, le temps de l’archéologie et le temps de la géologie. Il est donc question de notre rapport au temps, de notre capacité à ralentir pour contempler, partager, savourer… Une sensibilité, de tous nos sens et de tous les instants. Il est aussi question du temps qui nous dépasse, celui qui nous survit. La céramique n’en est-elle pas le meilleur témoin ?
Plus d’informations…
Olivier Noël – 06 04 07 72 43 – oliviernoelstudio@gmail.com – www.oliviernoel.com